dimanche 5 février 2012

EXPOSE DE LA DOCTRINE SOCIALE DE L’EGLISE: LE TRAVAIL HUMAIN


C.A. :                    Centesimus Annus
C.D.S.E. :             Compendium de la Doctrine Sociale de l’Eglise
R.N. :                   Rerum Novarum
D.S.E. :                 Doctrine Sociale de l’Eglise
G.S. :                    Gaudium et Spes
L.E. :                    Laborem Exercens
M.M. :                  Mater et Magistra
C.E.C. :                Catéchisme de l’Eglise Catholique
O.N.U. :                Organisation des Nations Unis
La valorisation du travail, considéré comme une des activités humaines, propre et essentielle à l’homme, a été négligée dans la philosophie Antique. En effet, le travail portait essentiellement sur un objet physique. Au fur et à mesure que les années se succèdent, le travail artisanal et agricole ont laissé place au travail industriel. Et c’est cette dernière forme qui a le plus suscité de sérieux problèmes liés à la dignité de la personne humaine, qui se voit très souvent bafouée dans la mesure où l’homme est utilisé comme un moyen et non comme le sujet du travail. Face à cette menace, l’Eglise avec sa Doctrine Sociale préconise des solutions pour valoriser le travail humain et par là, la dignité de l’homme. Dès lors, quel genre de travail permet-il à l’homme de réaliser son humanité ? Telle est la question qui nous servira de fil conducteur dans notre réflexion qui portera sur : l’approche conceptuelle et biblique du travail, la dignité du travail humain, les problèmes du travail humain, le rôle de l’Etat et des syndicats et enfin l’évaluation critique.
De son étymologie latine « tripalium » qui signifie instrument de trois pieux destinés à maintenir les chevaux difficiles pour les ferrer[1], le travail désigne à la fois la souffrance et suggère l’assujettissement. La nécessité du travail est d’abord le signe de l’aliénation de l’homme car : « Le travail est de prime abord un acte qui se passe entre l’homme et la nature. L’homme y joue lui-même vis-à-vis de la nature le rôle d’une puissance naturelle […] Dès qu’il est tant soit peu développé, le travail ne saurait se passer des moyens déjà travaillés »[2]. Le travail humain peut se définir alors comme l’acte par lequel l’homme apprend à se connaître, à agir sur le monde en le respectant et en l’humanisant.
L’Eglise puise son enseignement dans la loi naturelle et la Révélation[3]. Cet enseignement s’adapte et s’applique aux problèmes sociaux de notre temps, afin d’aider, selon la manière propre de l’Eglise, les peuples et les gouvernants à organiser une société plus humaine et conforme au dessein de Dieu sur le monde. Il définit le travail comme « un bien de l’homme. Non pas seulement un bien utile ou dont on peut jouir, mais un bien digne, c’est-à-dire qu’il correspond à la dignité de l’homme, un bien qui exprime cette dignité et qui l’accroit »[4] et aborde le travail selon un triple caractère : il est personnel, nécessaire et social.
Le travail est personnel dans la mesure où l’homme engage toute son humanité dans le travail qu’il accomplit. Les applications se laissent dégager à travers la dignité et les conditions du travail. Par rapport à la dignité du travail, la D.S.E. s’oppose à la fois au libéralisme qui assimile le travail à une marchandise et au communisme qui considère dans le travail une force productrice au service de l’état socialiste. Ce principe a ses répercussions sur les conditions du travail. Puisque le travail est inséparable de la personne, l’enseignement social de l’Eglise réclame l’établissement des conditions du travail qui respectent ce caractère personnel ainsi que la dignité du travailleur[5].
Le travail est nécessaire en ce sens qu’il permet à l’homme de se procurer ce qui est indispensable pour le faire vivre, lui et sa famille[6]. C’est pourquoi chaque homme a le devoir que lui impose la nature, de conserver l’existence, laquelle ne lui appartient pas.
Le travail est social dans le sens où l’Eglise le considère comme le moyen offert par Dieu aux hommes de coopérer à son œuvre de création et de construire eux-mêmes, tous ensemble, une cité terrestre. Aussi, Pie XII découvre dans le travail un facteur d’unité entre les hommes : « Le travail unit les hommes au service du peuple dans un effort commun pour le perfectionnement de chacun et de tous à la gloire du Créateur et du Rédempteur »[7].
« L’Eglise est convaincue que le travail constitue une dimension fondamentale de l’existence de l’homme sur la terre […] l’Eglise tire cette conviction avant tout de la source qu’est la parole de Dieu révélée, et c’est pourquoi ce qui est une conviction de l’intelligence acquiert aussi le caractère d’une conviction de foi. »[8]. Nous pouvons dégager dans la bible quelques idées clées de la conception chrétienne du travail.
Le travail est intimement lié à la personne humaine : « Yahvé Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Eden pour le cultiver et le garder »[9] ; « Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage »[10]. Il peut être une source de peine : « A la sueur de ton visage tu mangeras ton pain »[11], ou encore : « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai »[12]. Mais, on voit bien que l’essence du travail ne se limite pas à cette peine. Celle-ci est seulement le résultat du péché originel qui a brisé l’harmonie entre l’homme et son univers. Sa finalité peut devenir chrétienne : « Travaillez non pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure en vie éternelle »[13] ; « Que celui qui volait ne vole plus ; qu’il prenne plutôt la peine de travailler de ses mains, au point de pouvoir faire le bien en secourant les nécessiteux »[14]. Mais sa finalité ne saurait être l’enrichissement à outrance car « Que sert donc à l’homme de gagner le monde entier, s’il ruine sa propre vie ? »[15]. Le travail peut alors être une source d’estime et surtout de salut : «  Nous vous demandons, frères, d’avoir de la considération pour ceux qui se donnent de la peine au milieu de vous, qui sont à votre tête dans le Seigneur et qui vous reprennent. Estimez-les avec une extrême charité, en raison de leur travail »[16] ; «  Puis j’entendis une voix me dire, du ciel : ‘Ecris : Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur ; dès maintenant – oui, dit l’Esprit – qu’ils se reposent de leurs fatigues car leurs œuvres les accompagnent’ »[17]. Ainsi, toutes les fois que le Magistère intervient à travers la D.S.E. soit pour enseigner soit pour défendre et protéger certaines valeurs, c’est au nom de la vérité divine qui se trouve dans la Révélation. A n’en point douter, le travail occupe une place très importante dans la bible vu que Dieu lui-même est un travailleur[18]. De ce fait, travailler pour l’homme revient à participer à l’œuvre créatrice de Dieu et à confirmer sa ressemblance à son créateur. Le travail fait de l’homme le reflet de la transcendance et constitue pour l’esprit humain une ouverture vers l’ontologie divine.
La dignité de l’homme entendue comme le respect que mérite la personne, est universelle parce que l’image divine est en tous. Cette dignité implique pour tout homme des droits fondamentaux, indispensables pour son existence personnelle et pour sa vie sociale.
Cette dimension repose sur le fait que le travail soit considéré dans ses résultats et moyens de productions. Contrairement à la dimension subjective qui est stable parce que touchant l’être de l’homme, la dimension objective est contingente et varie sans cesse avec l’évolution des nouvelles techniques. Cette machinalisation des moyens de productions augmente sans doute la puissance de l’homme et crée en même temps, les conditions d’un nouvel asservissement qui prend la forme de la routine. La D.S.E. est pour le travail de l’homme, mais contre tout travail qui amoindrit en l’homme sa dignité de fils de Dieu créé à son image. Tout travail humain, bien qu’ouvrant à la charité entre tous les hommes, devrait contribuer à rapprocher de plus en plus l’homme de son créateur.
Le travail au sens subjectif touche l’agir de l’homme. Son objet de réflexion est l’être-au-travail. Cet être qui est capable d’accomplir des actions correspondant à sa vocation propre : celle de soumettre la terre et de la dominer rationnellement comme sujet créé à l’image de Dieu. Sur un plan purement éthique, le travail considéré dans son acte, est caractérisé de plusieurs manières répondant aux valeurs morales. Comme pense Canguilhem[19], le travail exprime le besoin de gagner sa vie. Ce qui ouvre aux valeurs de l’autonomie, du courage. L’être qui ne travaille pas est dépendant et peut voir sa liberté menacée. Et saint Paul nous invite à faire de notre travail un point d’honneur tout en évitant d’être à la charge des autres[20]. Le travail est aussi la réalisation de quelque chose qui dit l’être du réalisateur. Le personnaliste Mounier disait que tout travail, travaille à faire un homme en même temps qu’une chose[21]. Les valeurs ici sont celles de la responsabilité et de l’initiative. Au sens subjectif, le travail ne dépend ni du genre, ni de la réalisation de l’homme, mais seulement de la dignité de ce dernier. En effet « la subjectivité confère au travail sa dignité particulière ; qui empêche de le considérer comme une simple marchandise ou comme un élément impersonnel de l’organisation productive »[22].
Certains penseurs présentent l’homme dans l’univers comme un élément de celui-ci, à la différence des autres qu’il est doué de raison. Cette raison lui donne la capacité de pouvoir renverser la situation du travail compris comme asservissement, pour faire de lui objet de libération. L’homme doit travailler pour vaincre, dominer les forces de la nature afin d’être maître et possesseur de la nature. « Le travail est un bien de tous, qui doit être disponible pour tous ceux qui en sont capables »[23] cette déclaration des Pères de l’Eglise fonde le droit au travail pour tous ceux qui peuvent l’exercer. Par le travail, l’homme s’assure les moyens de subsistance. Ne pas reconnaître le droit au travail ou le déprécier, c’est faire montre de la négation de la dignité de la personne humaine. Le Concile Vatican II se prononce de manière décisive : « le travail est un droit fondamental et c’est un bien pour l’homme »[24]. Le droit au travail trouve sa faisabilité dans la capacité de programmation de la société orientée vers le bien commun, pour éviter autant que faire ce peut le chômage.
L’homme qui travaille, à la différence des autres êtres qui transforment par quelques manières la nature, a des droits qui doivent être respectés. Il doit avoir recours à la grève quand c’est nécessaire, il doit bénéficier de la distribution des revenus et de la rémunération proportionnelle au travail fourni : « […] car l’ouvrier mérite sa nourriture »[25]. Le salaire est un mérite certes, c’est aussi l’un des baromètres qui mesure le degré de justice de l’employeur et même de tout le système socio-économique qui ouvre au principe de la destination universelle des biens (traités au premier exposé) : « Le salaire, c’est-à-dire la rémunération du travail, demeure la voie par laquelle la très grande majorité des hommes peut accéder concrètement aux biens qui sont destinés à l’usage commun, qu’il s’agisse des biens naturels ou des biens qui sont le fruit de la production »[26]. Pareillement il a droit au repos hebdomadaire et annuel, à l’assurance (maladie, accident, vieillesse) etc. Pour l’Eglise comme pour la société ces droits « sont tellement inviolables que, contre eux, aucune raison d’Etat, aucun prétexte de bien commun ne saurait prévaloir »[27].
A la création, Dieu invite l’homme à la soumission de la terre ; après sa chute, il lui dit : « A la sueur de ton visage tu mangeras ton pain »[28] . C’est désormais au prix de son travail que l’homme se nourrira pour entretenir en lui la vie. Ainsi se révèle son devoir, s’occuper utilement pour se procurer le pain quotidien et n’être à la charge de personne comme le dit saint Paul qui interdit de manger à celui qui ne veut pas travailler[29]. Le paresseux ou l’oisif se révèle ici comme un frein à l’éclosion de la continuité de l’œuvre créatrice de Dieu. Saint Ambroise le dit si bien : « chaque travailleur, est la main du Christ qui continue à créer et à faire du bien »[30] . En tant que prolongement du Christ dans son œuvre de bienfaisance, il va sans dire que les vertus qui accompagnent les travailleurs et se présentent comme devoir de ces derniers doivent lui appartenir. Nous parlons ici de la conscience professionnelle, du respect de la déontologie, de la ponctualité, du respect des horaires de service, de l’accomplissement vrai de la tâche à accomplir etc. Il s’agit pour le travailleur de bien faire son service au point d’être pour la postérité un modèle, mais surtout que cette tâche le rapproche de Dieu qui le sanctifie et fasse raisonner au creux de ses oreilles au soir de sa vie cette parole de Matthieu : « Très bien serviteur bon et fidèle […] entre dans la joie de ton maitre »[31].
Le travail revêt une importance capitale dans la réalisation de l’homme et dans le développement de la société. Il possède une dimension personnelle mais aussi familiale. Il est le socle sur lequel se construit la vie de la famille. Une famille qui manque ne fusse que du nécessaire pour sa survie est un danger pour la société, c’est pourquoi poussé par la nécessité de remplir ses besoins, l’homme agit sur la nature qui lui permet de les satisfaire. C’est dans cette optique que le pape Jean Paul II disait : « Le travail est nécessaire pour fonder et faire vivre une famille»[32].
Le travail soulève la question de la propriété privée. L’Eglise conçoit différemment cette notion du capitalisme. Elle la considère dans un champ plus vaste qui est celui du droit commun de tous, d’user des biens que nous offre la création : «Le droit à la propriété privée est subordonné à celui de l’usage commun, à la destination universelle des biens »[33]. La propriété s’obtient à partir du travail et ceci concerne particulièrement la possession des moyens de production. Ces moyens ne sauraient être opposés contre le travail du fait qu’ils sont utilisés dans le but de permettre l’applicabilité du principe de la destination universelle des biens.
L’enseignement social de l’Eglise à travers l’encyclique Laborem Exercens cherche de façon continuelle à montrer le primat du travail, qui fait appel à la subjectivité de l’homme dans la vie sociale ainsi que dans l’économie. Le capitalisme s’oppose de façon farouche à cette idée dans la mesure où, il défend le droit de la propriété privée des moyens de production, comme vérité incontestable de la vie économique. La D.S.E. offre une proposition qui est celle de la copropriété des moyens de travail. Elle pense que le capitalisme doit être révisé en vue d’une position qui prend en compte les droits de l’homme.
Chercher donc à retirer les moyens de production (capital) des mains des propriétaires privés, ne résout pas entièrement le problème. Car ils quittent de la propriété privée d’un groupe quelconque pour devenir la propriété de l’Etat, sous le contrôle d’un groupe à qui on a confié le pouvoir de diriger. Ce groupe administrant l’institution, peut bien travailler en s’acquittant de ces fonctions mais, il peut aussi mal travailler en se substituant comme propriétaire et en violant les droits fondamentaux de l’homme. Le passage des moyens de production entre les mains de l’Etat ne veut pas dire que cette propriété est socialisée car : «  On ne peut parler de socialisation que si la subjectivité de la société est assurée, c’est-à-dire si chacun, du fait de son travail, à un titre plénier à se considérer en même temps comme copropriétaire du grand chantier de travail dans lequel il s’engage avec tous »[34].
Une des solutions pour y parvenir serait d’unir le travail à la propriété du capital car le travail est inséparable du capital. L’homme qui travaille en utilisant les moyens de production, désire que les fruits de son travail soient profitables pour lui et pour les autres et qu’il soit considéré comme coresponsable dans cette œuvre.
Le travail est aussi considéré comme une promotion sociale. Seuls les leaders sont considérés dans la société. Il règne dans le monde des travailleurs une certaine concurrence où chacun veut atteindre le plus d’échelon car chacun rêve de devenir chef. Aujourd’hui il y a une quête effrénée de promotion sociale ; et par conséquent celui qui parvient à être chef ne pense plus à redescendre. D’où l’accession à un grand poste devient un luxe, un honneur. L’homme qui a étudié, veut avancer plus loin dans ses études, bref ceci est vrai pour n’importe quel domaine du travail.
Le travail peut aussi être considéré comme une activité qui permet à l’homme de se détendre, se distraire. C’est le cas des activités sportives comme le football, la natation, la gymnastique etc. Activités très pratiquées par les hommes de tout âge dont le but est de déloger le stress, la fatigue en fin de journée ou pendant le weekend. De nos jours, certaines de ses activités de loisirs sont devenues les sources de revenus.
Face aux multiples demandes d'emplois adressées au marché du travail, les Etats et les employeurs, ne pouvant recruter tout le monde, se trouvent dans l'obligation de réduire le nombre d'offres. Dès lors, même si l'accès au métier se présente comme un droit et un bien pour l'homme, il se pose l'épineux problème du travail pour tous. En effet, bien que la révolution industrielle ait amélioré les conditions de vie de l'homme, elle ne s'est pour autant pas empêchée de ratifier le licenciement de beaucoup de personnes en faveur des machines et même des robots. Le problème du chômage se pose donc avec acuité dans nos sociétés modernes, industrialisées. Vu comme « une véritable calamité sociale »[35], le chômage a des conséquences néfastes sur la vie du chômeur, entre autres le manque de revenu à gagner, l'exclusion sociale ou encore un pessimisme angoissant face à l'avenir. C'est dans ce sillage que le Catéchisme de l'Eglise Catholique abonde: « Celui qui est sans emploi ou qui est sous employé subit, de fait les conséquences profondément négatives que cette condition entraîne sur sa personnalité et il risque d'être placé en marge de la société, de devenir une victime de l'exclusion sociale »[36].
De plus, le manque d'emploi est d'autant plus dramatique quand il concerne surtout les jeunes, qui assistent impuissamment à l'évaporation de leur espoir de réalisation humaine et professionnelle[37]. C'est pourquoi, le Pape Jean Paul II ne s'empêche pas d'affirmer qu’« il devient un problème particulièrement douloureux lorsque sont frappés principalement les jeunes qui, après s'être préparés par une formation culturelle, technique et professionnelle appropriée, ne réussissent pas à trouver un emploi et, avec une grande peine, voient frustrer leur volonté sincère de travailler et leur disponibilité à assumer leur propre responsabilité dans le développement économique et social de la communauté »[38]. Quant à la Doctrine Sociale de l'Eglise, elle juge que l'unité de mesure qui permet de discerner si un peuple est orienté vers le bien commun se remarque dans sa capacité à gérer le chômage. Dans le même temps, les jeunes sont invités à user de leur esprit de créativité afin de pouvoir se tirer d'affaire dans ce monde où les chances de réussite sont de plus en plus minces pour les défavorisés.
Le phénomène du travail des enfants est récurent dans la quasi-totalité des sociétés tant développées que sous développées. De ce fait, il n'est pas rare de voir des enfants travaillant dans les mines à leur risque et péril, des enfants soldats, des enfants ouvriers, etc. Toutes ces formes de travail des mineurs quoique importantes pour l'économie tant familiale que sociale est un abus de la dignité et une exploitation des enfants. C'est dans ce contexte que la D.S.E. dénonce l'augmentation de l'exploitation du travail des enfants comme un fléau social[39]. Dans la même lancée Jean Paul II mentionne que « dans certains pays, il y a des enfants qui sont contraints à travailler à un âge encore tendre, qui sont maltraités, punis avec violence, rétribués avec un salaire dérisoire ils n'ont aucun moyen de se faire valoir : ils sont donc les victimes les plus faciles du chantage et de l'exploitation »[40].
En effet, le travail précoce, comme une forme de violence, ne tient compte ni des forces de l'enfant ni de son état psychologique de mineur et finit par lui voler son enfance. Cette exploitation au-delà de toutes ses implications tant politiques, économiques que juridiques, reste un problème essentiellement moral et mérite d'être pris très au sérieux par les acteurs politiques[41]. C'est pourquoi le Pape Léon XIII comme une mise en garde dit : « L'enfant en particulier - et ceci demande à être observé strictement - ne doit entrer à l'usine qu'après que l'âge aura suffisamment développé en lui les forces physiques, intellectuelles et morales. Sinon, comme une herbe encore tendre, il se verra flétri par un travail trop précoce et c'en sera fait de son éducation »[42]. En bref, l'enfant a le droit d'être respecté dans sa dignité d'être humain et dans sa condition de mineur au risque de le voir réduit en esclave dans le monde socio-économique du travail. C'est la raison pour laquelle l'Eglise dénonce avec force l'exploitation des faibles dont les petits enfants en font partie.
La discrimination sociale est l’action d’isoler et de traiter différemment certains individus ou groupes d’individus[43] en fonction de leur sexe, situation sociale, leur état de santé et leur situation professionnelle.
Selon le premier et le second article des droits de l’homme de 1948, « Tous les hommes naissent libres et égaux en dignité et en droit. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité », et « Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente déclaration sans distinction aucune notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou d’autres opinions d’origine nationale, sociale, de facteur de naissance ou de toute autre situation », la discrimination sociale apparaît ici comme une distinction qui se réalise au sein de la société, ayant pour but de dévaloriser la personne humaine en fonction de son sexe, son statut social, politique, professionnel etc. Les discriminations sociales les plus fréquentes sont celles qui sont faites à l’égard de l’agriculteur, de la personne handicapée, de l’immigré et de la femme.
·         La situation de l’agriculteur
Le travail de l’agriculture, bien qu’il constitue un pourcentage important dans l’économie nationale de nos pays, est très souvent minimisé, dévalorisé. En effet, l’agriculteur est un travailleur qui n’est ni encouragé ni aidé, ni pris en compte dans sa besogne parce que dit-on souvent « c’est un travail de pauvre, des illettrés, des villageois » ; d’où la situation précaire de ce dernier qui se sent abandonné à lui-même, exploité par son employeur, bref condamné à demeurer dans sa misère agricole.
·         La situation de la personne handicapée
La personne handicapée en tant qu’être humain a besoin de s’épanouir dans une activité sociale comme celle du travail pour pouvoir réaliser comme tout individu son besoin de créer, de produire et de s’affirmer. Triste est de constater que la société ne lui réserve pas toujours l’accueil qu’il lui faut dans la mesure où dans bons nombres des sociétés, les structures ne sont pas prévues pour son intégration sociale, d’où cette mise à l’écart et ce refus de lui octroyer tel travail, tel poste.
·         La situation de l’immigré
De part le monde entier, la situation de l’immigré est à décrier à cause de l’injustice qui l’accompagne. En effet, la réalité révèle que les immigrés sont des personnes qui sont favorisées ou défavorisées dans le pays d’accueil à cause d’un motif ou d’un autre.
·         La situation de la femme
Dans presque toutes les sociétés, la femme rencontre des problèmes liés à son intégration sociale. En effet, le génie féminin n’est pas toujours accepté comme apport efficace dans le développement social. C’est pourquoi le problème de la promotion sociale de la femme se pose dans la mesure où celle-ci est souvent contrainte d’accepter un poste qui ne correspond pas à ses compétences, ses qualifications par souci d’éviter le chômage.
III.3.2.      Apport de la D.S.E. face à ces différentes discriminations
Face à ces discriminations sociales suscitées, la D.S.E. a émis une certaine conduite à tenir pour pallier progressivement ces dernières. Dans cette optique qu’elle préconise que :
- Le travail de l’agriculteur soit valorisé parce qu’il répond à l’ordre de Dieu qui désigna l’homme pour dominer la terre ; elle lance un appel « à promouvoir la dignité du travail et spécialement du travail agricole grâce auquel l’homme de manière éloquente soumet la terre reçue comme un don de Dieu et affermit sa domination sur le monde visible »[44]. En d’autres termes, le travail agricole doit être valorisé en raison du rôle social, économique et culturel qu’il joue dans nos différents pays sans oublier d’améliorer aussi la condition des agriculteurs.
- La personne handicapée doit être considérée comme un être humain à part entière d’où la nécessité de mener une action sociale en vue de réaliser les conditions de son intégration. Pour ce faire «  tous doivent mettre la main à la pâte ; l’Etat, les O.N.G., la personne handicapée elle-même, et si possible adapter les structures dans chaque société pour la personne handicapée»[45].
- L’homme qui travaille en dehors de son pays ne doit pas exploiter l’entreprise où il travaille ni être exploité par l’entreprise qui l’a embauché. Car « la relation de travail avec le travailleur immigré doit valoir les mêmes critères que pour tout autre travailleur de la société ; la valeur du travail doit être estimée avec la mesure et non en considération de la différence, de nationalité, de religion, de race ni exploiter la situation de contrainte dans laquelle se trouve l’immigré »[46].
- La situation de la femme doit être améliorée dans la mesure où le génie féminin s’avère nécessaire dans toutes les dimensions ou expressions de la vie sociale. Par conséquent, les institutions nationales et internationales doivent reconnaître le droit de la femme à exercer une profession, à avoir un travail. C’est pourquoi la D.S.E. recommande « La vraie promotion de la femme, qui exige que le travail soit structuré de manière que celle-ci ne soit pas obligée de payer sa promotion par l’abandon de sa propre spécialité et au détriment de sa famille dans laquelle elle a en tant que mère un rôle irremplaçable »[47].
IV.                   Rôle de l’état et du syndicat par rapport au travail
Jacqueline Russ définit l’Etat comme « une société organisée, ayant des institutions et organes politiques, administratifs, juridiques et un gouvernement »[48]. Il a pour rôle d’assurer le bien vivre et la sécurité de ses citoyens. L’une des plus grandes responsabilités de l’Etat est la promotion des politiques actives du travail. Il doit « soutenir l’activité des entreprises en créant les conditions qui permettent d’offrir des emplois, en les stimulant dans des cas où elles restent insuffisantes ou en les soutenant dans les périodes de crises »[49]. Cela se vérifie aujourd’hui avec l’implication des Etats dans le problème de la crise financière qui touche la plupart des entreprises mondiales. C’est dans l’encyclique Mater et Magistra de Jean XXIII, que le rôle de l’Etat est bien défini : « La raison d’être de l’Etat est la réalisation du bien commun dans l’ordre temporel (…) il doit protéger les droits de tous les citoyens, surtout les plus faibles comme les ouvriers, les femmes et les enfants. L’Etat a également le devoir de contribuer activement à l’amélioration des conditions de vie des ouvriers (…) il a le devoir de veiller à ce que les relations de travail se développent dans la justice et l’équité, que dans les milieux de travail la dignité de la personne humaine, corps et esprit ne soit lésée »[50].
Cependant, tous ces devoirs ne sauraient être accomplis si le mal le plus saignant de la société n’est pas traité. Il s’agit du manque d’emploi, communément connu sous le vocable de « chômage », qui est le contraire d’une situation juste et correcte dans le monde du travail. Pour y faire face, l’Eglise recommande à l’Etat de pourvoir à une planification globale qui soit en fonction de ce chantier de travail, de faire attention à l’organisation correcte et rationnelle du travail, et de garantir le développement des initiatives personnelles, des groupes, des centres et des ensembles de travaux locaux.
Selon le petit Larousse illustré, le mot syndicat désigne un groupement constitué pour la défense d’intérêts professionnels communs[51]. Dès ses débuts, le monde du travail s’est structuré dans une opposition radicale entre le capital et les travailleurs. En effet, un travailleur isolé ne pouvait pas obtenir satisfaction sur ses droits, car il était absolument démuni, dans une situation inégale, et soumis à une pression permanente tendant à le dégrader. La seule manière pour les travailleurs de défendre leur dignité et leurs droits était l’association syndicale qui, comme l’a souligné le pape Pie XII dans son message de Noël de l’an 1952, a pour but essentiel « l’affirmation pratique que l’homme est sujet et non l’objet des relations sociales ; de protéger l’individu en face des responsabilités collectives et des propriétaires anonymes ; de défendre la personne du travailleur devant ceux qui tendent à le considérer seulement comme une force productive et un prix déterminé »[52]. Dès lors, le syndicat apparaît comme étroitement lié à la prise de conscience collective par le monde ouvrier de sa dignité et de la place, qu’il doit tenir dans la construction d’un monde plus humain. C’est sur cette extension des syndicats qu’insistera le pape Jean XXIII lorsqu’il dira « qu’il est opportun, voire nécessaire, que la voix des travailleurs ait la possibilité de se faire entendre et écouter hors des limites de chaque organisme de production, à tous les échelons »[53]. Cette insistance est reliée par le Concile Vatican II qui proclame « qu’il faut mettre au rang des droits fondamentaux de personne celui des travailleurs à fonder librement des associations capables de les représenter de façon valable et de collaborer à la bonne organisation de la vie économique »[54]. De là, découle une obligation pour tout travailleur d’appartenir à un syndicat.
La reconnaissance du rôle fondamental des syndicats par le Magistère de l’Eglise est fondée sur le fait qu’ils prennent appui sur le droit des travailleurs à former des associations en vue de défendre leurs intérêts vitaux. C’est à ce titre que le pape Jean Paul II dira que « les syndicats modernes ont grandi à partir de la lutte des travailleurs, du monde du travail et surtout des travailleurs de l’industrie, pour la sauvegarde de leurs justes droits vis-à-vis des entrepreneurs et des propriétaires des moyens de production »[55]. Il souligne plus loin que la fonction principale de ces syndicats est la défense des intérêts existentiels des travailleurs dans tous les secteurs où leurs droits sont en cause.
L’un des moyens utilisés par les syndicats pour promouvoir les droits de leurs membres est la grève. C’est l’arrêt du travail conçu comme une sorte d’ultimatum adressée aux organismes et aux employeurs. Cette méthode est reconnue par la D.S.E. lorsqu’elle est justifiée et bien orientée. En effet, les actions syndicales ont très souvent fait l’objet d’abus et de manipulations, voyant ainsi leur finalité détournée à des fins politiques. Nous avons encore en mémoire les émeutes de février dernier qui ont eu lieu au Cameroun. Emeutes qui ont fait suite à une manifestation syndicale, qui s’est transformée en un instrument politique. Sur ce point, l’Eglise à travers sa Doctrine Sociale déclare que le rôle des syndicats n’est pas de faire de la politique car « ils n’ont pas un caractère de partis politiques. Faute de quoi, ils ne défendraient plus les justes droits des travailleurs, mais au contraire, deviennent un instrument pour d’autres buts »[56].
En bref, les organisations syndicales ont le devoir d’influencer le pouvoir politique, afin de le sensibiliser dûment aux problèmes du travail et de l’inciter à favoriser la mise en œuvre des droits des travailleurs. Toutefois, l’action syndicale doit toujours tenir compte des limites imposées par la situation économique de l’entreprise ou du pays. Car, les entreprises « si larges que soient leurs dimensions (…) demeurent toutefois inscrites vitalement dans le contexte économique et social de leur communauté politique »[57].
Face aux problèmes de la dignité du travail humain et de la condition du travailleur, le message de la D.S.E. se révèle être clair pour tous les cœurs ouverts et disposés à l’accueillir. Néanmoins, il court le danger d’une mauvaise interprétation. En effet, la mise en évidence de l’homme comme valeur suprême du travail pourrait entraîner une relégation de la valeur du travail au second rang. Ce qui entrainerait de la désinvolture chez quelques uns, par conséquent la réduction de la production et ainsi la régression de la société. Il est donc important de comprendre le message de la D.S.E. comme une exhortation au travail et non comme une invitation à la léthargie.
Arrivés au terme de notre réflexion qui a porté sur la dignité du travail humain, il en résulte que le travail est une activité sociale propre à l’homme, un actus personae qui d’une part l’aide à soumettre la terre, la dominer rationnellement, et d’autre part l’aide à se réaliser en tant que sujet autonome, libre, capable de créer, de produire et de s’affirmer. En effet, la dignité du travail humain repose sur la considération de l’homme comme sujet et non comme objet du travail. C’est dans cette perspective que la D.S.E. a orienté son action en mettant en relief la place prééminente de la personne par rapport au travail : « Le travail est avant tout pour l’homme et non l’homme pour le travail »[58]. D’où cet appel à promouvoir le respect des droits et devoirs du travailleur, la lutte contre le chômage, le travail des enfants, la discrimination sociale qui s’imposent de manière impérative à toute conscience humaine. Les institutions nationales, internationales et les syndicats œuvrent dans cette voie. Le vrai travail, le travail noble est celui qui permet à l’homme de se réaliser dans toute sa dignité.


I. Sources :
- Bible de Jérusalem
- Collection, Petit Larousse illustré, paris, 1996.
- Collection, Des Guides pratiques, philosophie Terminales A B, t. II, Paris, Bordas, 1974.
- DUROZOI G., ROUSSEL A., Dictionnaire de Philosophie, Paris, Nathan, 2002.
- RUSS J. & BADAL-LEGUIL C., Dictionnaire de philosophie, Paris, Bordas, 2004.
- VERGEZ A., HUISMAN D., Nouvel abrégé de philosophie classes Terminales A, B, C, D, E, Paris, Fernand Nathan, 1974.
- Le petit Larousse, Dictionnaire Encyclopédique, Paris, 1997
- MARX K., Le Capital, Livre I, trad. Roy revue par Rebel, in œuvres Pléiades N.R.F., t.I
- GUERRY Mgr, La doctrine sociale de l’Eglise, son actualité, ses dimensions, son rayonnement, Paris presse, 2è trad., 1959.

II. Documents de l’Église :
* Conseil Pontifical Justice et Paix, Compendium de la Doctrine Sociale de l’Eglise, Paris, Bayard,   2005
* Catéchisme de L'Eglise Catholique, Librairie éditrice vaticane, Paris, 1998
*Jean Paul II, Centesimus Annus (100 ans après), 1991
* Jean Paul II, Laborem Exercens (Le travail humain), 1981.
* Vatican II, Gaudium et Spes (l'Eglise dans le monde de ce temps), 1965.
* Jean XXIII, Mater et Magistra (Christianisme et progrès social), 1961.
* Léon XIII, Rerum Novarum (Les choses nouvelles), 1891.
- PIE XII, Message de Noël 1952, in Théo l’encyclopédie catholique pour tous, Paris, Fayard, 1996.
- PIE XII, Allocution aux agriculteurs le 16 novembre 1946.
- JEAN PAUL II, Message pour la journée mondiale de la paix, 1996.
Table des matières




[1] G. DUROZOI & A. ROUSSEL, Dictionnaire de Philosophie, Paris, Nathan, 2002, p.388.
[2] K. MARX, Le Capital, Livre I, trad. Roy revue par Rebel, in œuvres Pléiades N.R.F., t.I, 1864, p.734.
[3] La loi naturelle c’est celle qui a été inscrite par le Créateur dans l’être même de l’homme, dans sa nature animale et raisonnable, dont son intelligence prend conscience. Quant à la Révélation il faut entendre Parole de Dieu et Tradition.
[4] L.E., 9 §3.
[5] R.N., 32.
[6] « Par son travail, l’homme assure habituellement sa subsistance et celle de sa famille, s’associe à ses frères et leur rend service, peut pratiquer une vraie charité et coopérer à l’achèvement de la création divine » G.S., 67 §2.
[7] Pie XII, Allocution aux agriculteurs le 16 novembre 1946
[8] L.E., 4 §1.
[9] Gn 2, 15
[10] Ex 20, 9
[11] Gn 3, 19
[12] Mt 11, 28
[13] Jn 6, 27
[14] Ep 4, 28
[15] Mc 8, 36
[16] 1 Th 5, 12-13
[17] Ap 14, 13
[18] L’Ancien Testament présente Dieu comme le Créateur tout puissant cf. Gn 2, 2
[19] Cf. G. CANGUILHEM, in coll. Des Guides pratiques, philosophie Terminales A B, t. II, Paris, Bordas, 1974, p. 27.
[20] Cf. 2 Th 3, 6-12
[21] MOUNIER, in A. VERGEZ, D. HUISMAN, Nouvel abrégé de philosophie classes Terminales A, B, C, D, E, Paris, Fernand Nathan, 1974, p. 154.
[22] C.D.S.E., N°271.
[23] Ibid., N°288.
[24] G.S., N°26.
[25] Cf. Mt 10, 10
[26] L.E., N°19 §2.
[27] Mgr. GUERRY, La doctrine sociale de l’Eglise, son actualité, ses dimensions, son rayonnement, Paris, bonne presse, 2è trad., 1959, p. 67.
[28] Cf. Gn 3, 19
[29] Cf. 2 Th 3, 10
[30] AMBROISE (saint), De obitu Valentiniani consolation, 62: PL 16, 1438, in C.D.S.E., op. cit. N°265.
[31] Cf. Mt 25, 23
[32] L.E., N°10.
[33] Ibid., N°14.
[34] Ibid., N°14.
[35] L.E., N°18 §1.
[36] C.E.C., N°2436.
[37] C.D.S.E., N°289.
[38] Ibid., N°18.
[39] Cf. C.D.S.E., N°296.
[40] JEAN PAUL II, Message pour la journée mondiale de la paix, 1996.
[41] C.D.S.E., N°296.
[42] R.N., N°11.
[43] Le petit Larousse, Dictionnaire Encyclopédique, Paris, Larousse, 1997, pp. 345-346.
[44] L.E., N°21 §3.
[45] Ibid., N°22.
[46] L.E. N°23 §3.
[47] Ibid., N°19 §5.
[48] J. RUSS & C. BADAL-LEGUIL, Dictionnaire de philosophie, Paris, Bordas, 2004, p. 134.
[49] C.A., N°48.
[50] M.M., N°21-22.
[51] Collection, Petit Larousse illustré, Paris, 1996, p. 981.
[52] PIE XII, « Message de Noël 1952 », in Théo l’encyclopédie catholique pour tous, Paris, Fayard, 1996, p. 836.
[53] M.M., op. cit. 98.
[54] G.S., N°68 §2.
[55] L.E., N°20 §2.
[56] C.D.S.E., op. cit., N°307.
[57] M.M., op.cit., N°99.
[58] L.E., N°6 §6.
Dieu est Amour, A MOI IL A DONNE TOUTE SA MISERICORDE

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